Les nouveaux désobéissants sont-ils de dangereux " hors-la-loi " qu'il convient de traiter et de sanctionner en tant que tels ou, au contraire, sont-ils des " citoyens " exemplaires dont la bravoure permet d'approfondir la démocratisation de nos institutions? La citoyenneté est-elle compatible avec la désobéissance et, si oui, à quelles conditions, jusqu'où et dans quel but? Au cours des trente dernières années, le centre de gravité de la contestation sociale s'est progressivement déplacé du répertoire d'actions légal (vote protestataire, syndicalisme, (...) grève, manifestation, pétition) vers des modes de contestation qui outrepassent de plus en plus fréquemment les frontières de la légalité (pirates informatiques, zadistes, manifestations interdites, désobéissants civils). Ce débat mobilise de nombreuses énergies politiques, médiatiques et judiciaires. Les sciences sociales et la philosophie politique sont en revanche restées discrètes sur la question. Le présent ouvrage entend combler ce manque. Loin de menacer la démocratie, la désobéissance civile lui confère un nouveau souffle. A l'heure où, face à la montée du chômage, du racisme et des intégrismes, d'aucuns entendent sauver la République par un retour à l'ordre moral et juridique, l'auteur plaide au contraire pour une société ouverte au conflit et à la remise en question. " Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre ", écrivait déjà George Bernanos à l'orée de la Seconde Guerre mondiale. Considérer les nouveaux désobéissants comme des " citoyens " plutôt que de leur attribuer les étiquettes diffamantes de " délinquants " et de " fossoyeurs de l'ordre public " permet de penser de nouvelles armes politiques pour renforcer la démocratie. (shrink)

Nous ne livrons pas ici un travail sur mais avec Miguel Abensour. Plutôt qu'une présentation de son oeuvre, il s'agit de l'investir pour entrer en sympathie avec le mouvement même de sa pensée. Deux tâches s'imposent à l'interprète : systématiser Abensour et le prolonger. D'abord, bien que d'une grande cohérence, les idées d'Abensour ne font jamais l'objet d'une présentation unifiée et synthétique. Elles sont au contraire disséminées dans des dizaines d'articles n'ayant à première vue pas grand chose en commun. Sa (...) pensée est difficile à restituer car il ne s'agit pas d'un système philosophique. Abensour passe toujours par les textes des autres (Arendt, Lefort, Clastres, Saint-Just, etc.) pour construire le sien. Pour y voir plus clair dans une pensée de son propre aveu extrêmement complexe, il nous faut donc opérer une reconstruction systématique. Mais cette systématisation ne risque-t-elle pas de briser l'élan émancipateur qui se dégage à la lecture des textes de l'auteur? Car l'on sait l'attention méticuleuse qu'Abensour accorde à l'écriture philosophique : ne jamais clore les débats, ne fournir aucune réponse toute faite ni aucune solution, bref, entretenir une inquiétude susceptible de conduire le lecteur à penser par lui-même. La reconstruction systématique de cette pensée permettrait d'en saisir plus clairement les tenants et les aboutissants mais aurait pour défaut majeur de trahir Abensour en apportant des réponses là où l'auteur prenait soin de préserver une écriture placée sous le signe de l'incertitude? Pas nécessairement, car les éclaircissements et les "réponses" que nous apporterons visent moins à résoudre les énigmes qu'à les relancer, en déplaçant les termes, en les agençant autrement. Nos "réponses" ne mettront pas fin à la réflexion car l'étonnement philosophique sera préservé, réorienté et non refermé. Chaque solution entraînera une nouvelle question. De la sorte, nous resterons fidèles à Abensour, qui n'est pas l'avocat de l'absence de solution mais de l'absence de solution définitive qui viendrait clore la réflexion une fois pour toutes. (shrink)

Cet ouvrage est une invitation à penser avec plutôt que sur Miguel Abensour, parce que le meilleur hommage que l'on puisse rendre à un maître n'est pas d'arpenter en long et en large le chemin qu'il a déjà parcouru, mais de reprendre le flambeau pour l'amener plus loin. La pensée de Miguel Abensour n'est pas un objet d'étude. Elle est une force vive, une source d'interrogations continûment renouvelées, une puissance intempestive inquiète de l'ordre des choses et qui pourtant ne s'en (...) accommode jamais. Composer avec elle, c'est recomposer notre façon d'envisager le monde. Parce qu'il a été leur professeur, leur éditeur, leur directeur de thèse ou simplement un inspirateur, tous les contributeurs et toutes les contributrices de cet ouvrage ont une dette envers Miguel Abensour. La meilleure façon d'honorer cette dette n'est pas de rendre au créancier - et que lui rendrait-on, d'ailleurs? - mais de préserver le souffle de ce qu'il a transmis. Le souffle insurgeant de la démocratie, le souffle imaginatif de l'utopie, le souffle révolutionnaire de l'émancipation, le souffle vivant de la philosophie. Des souffles qui se mêlent, s'emmêlent et se démêlent. Des souffles désordonnés qui ont la vertu de nous désarçonner. Nous n'avons ni voulu domestiquer ces souffles, ni les mettre à l'unisson, mais avons, chacun et chacune à notre manière, choisi de nous laisser porter, et emporter, tout simplement, par le souffle d'une pensée."--Page 4 of cover. (shrink)

Four recent books believe that we have entered the ‘era of populism’. After 30 years of neoliberal hegemony, we would now be living a new historical period in which political life would be more and more confrontational, personalized and emotional. Through a reconstruction of the main arguments of Ilvo Diamanti, Marc Lazar, Chantal Mouffe, Pierre Rosanvallon and Arnaud Zacharie, this article aims to highlight the accomplishments and the limitations of this historical diagnosis. Special attention is given to the fact that, (...) behind an apparent consensus, the theorists of the ‘populist moment’ disagree on several issues: the definition of populism, its relationship with political liberalism and the existence of a populist electorate. (shrink)

En las últimas décadas un sector de la Iglesia católica latinoamericana ha impulsado la idea de conformar una Iglesia con rostro indígena, en la cual los indígenas se incorporen a la estructura eclesiástica a través de algunos cargos como catequista o diácono. Algunos incluso han propuesto la ordenación de sacerdotes indígenas que, de acuerdo a la cosmovisión de los indígenas, deben ser casados. El presente artículo tiene el objetivo revisar, desde la perspectiva de la historización de los conceptos propuesta por (...) Ellacuría, el aporte teóricopráctico realizados por la Compañía de Jesús, en particular tres religiosos ignacianos —Xavier Albó, Manuel Marzal y Bartomeu Melià— a dicho proceso. Como se verá a lo largo del texto, ha sido un camino lleno de avances y retrocesos. En el ámbito teórico, los jesuitas han defendido la idea de que la inculturación es el mejor camino para que la Iglesia logre una verdadera inserción en la realidad de las comunidades indígenas. En el terreno práctico se explora la experiencia de los diáconos indígenas en dos regiones: en la zona aymara de los Andes —especialmente en Bolivia— y en la Misión de Bachajón, Chiapas. Ambas experiencias con resultados disimiles, pero que enriquecen el caminar de la Iglesia con rostro indígena. (shrink)

In this paper, we focus on Berkeley's reasons for accepting the ‘resemblance thesis’ which entails that for one thing to represent another those two things must resemble one another. The resemblance thesis is a crucial premise in Berkeley's argument from the ‘likeness principle’ in §8 of the Principles. Yet, like the ‘likeness principle’, the resemblance thesis remains unargued for and is never explicitly defended. This has led several commentators to provide explanations as to why Berkeley accepts the resemblance thesis and (...) why he also takes his opponents to do so too. We provide a contextual answer to this question, focusing on epistemological discussions concerning resemblance and representation in Early Modern Irish Philosophy. We argue that the resemblance thesis is implicit in early responses to William Molyneux's famous example of the ‘man born blind made to see’ and trace the ‘Molyneux man’ thought experiment as it is employed by Irish thinkers such as William King and Berkeley himself. Ultimately, we conclude that Berkeley's acceptance of the resemblance thesis can be explained by the Irish intellectual climate in which he was writing. (shrink)

Theoretical tools aimed at making explicit the injustices suffered by certain socially disadvantaged groups might end up serving purposes which were not foreseen when the tools were first introduced. Nothing is inherently wrong with a shift in the scope of a theoretical tool: the popularization of a concept opens up the possibility of its use for several strategic purposes. The thesis that we defend in this paper is that some public figures cultivate a public persona for whom the conditions of (...) the notion of testimonial injustice might be taken to apply, and this situation is exploited to their advantage, as a means to advance their political agendas. More specifically, they take advantage of this to generate situations of crossed disagreements, which in turn foster polarization. (shrink)

The way digital information technologies work and, more specifically, the possibilities for action that technological devices offer to us affect our processes of political belief formation. In particular, there seems to be a close connection between our digital affordances and the increase of the sort of polarization that threatens the proper functioning of democracy. In this paper, we analyze whether the type of polarization linked to the use of digital technologies, and which endangers the health of public deliberation, has to (...) do with the adoption of beliefs whose contents are increasingly extreme—extremism—or, on the contrary, has more to do with increasing our credence in the core beliefs of our political identity—radicalism. (shrink)

Bernardo de Monteagudo en su texto: Diálogo entre Atahualpa y Fernando VII en los Campos Eliseos, parte de una crítica a las atrocidades llevadas a cabo por los españoles contra los americanos en la Conquista –atrocidades que sobrepasan las llevadas a cabo por Napoleón contra Fernando VII–, para proponer una integración social y cultural que movilice a los pueblos latinoamericanos a la independencia del colonialismo español. Sin embargo, su propuesta no reivindica al indígena, sino que su imagen es usada por (...) el escritor como símbolo de una Latinoamérica que se limita a los criollos. Es decir, el indígena quedará, luego de las independencias latinoamericanas, en una situación similar a la colonial, sólo que ahora bajo el dominio de los criollos. De igual manera, esto nos puede suceder en nuestra realidad bogotana: pensar que Latinoamérica, y especialmente Colombia, se reduce a los Andes, a las ciudades del interior, excluyendo así al Caribe. (shrink)

En este escrito se presenta el proyecto de traducción y edición de los Fragmentos sobre estética. Una selección crítica a partir de los Apuntes de Lecciones sobre Antropología de Kant. A partir de un estudio histórico-volutivo sobre el desarrollo de su proyecto estético desde 1770 a 1790, se han seleccionado y traducido los textos sobre estética contenidos en el volumen 25 de la edición de la Academia. En el presente escrito se defiende la pertinencia de estos materiales para una comprensión (...) histórica de la génesis y formación de la Crítica del Juicio, en el contexto general de la reflexión de Kant sobre los problemas y temas de tipo sistemático que afectan a la fundamentación crítica de la racionalidad. (shrink)

This paper deals with the role played by the imagination in the Transcendental Deduction argument from Kant’s Kritik der reinen Vernunft, and it is focused specially on the differences between the 1781 edition and the 1787 edition. My aim is to put into question the starting point of Heidegger’s interpretation as he presented in Kant und das Problem der Metaphysik. In contrast I will provide a construal of both editions, according to which it is actually in the second edition where (...) Kant reached a proper understanding of the autonomy of imagination in the argument. If the first edition bestowed such an important role on this faculty, it is because Kant had not still distinguished sharply between the subjective and the objective dimensions of its activity in the process of knowledge, as it is remarkably revealed if one pays a close attention to 1780s Kant’s “aesthetic project”. Whereas in the 1787 edition Kant is only centred on the determining activity of imagination qua transcendental, as long as the Deduction is to prove merely the objective validity of knowledge. Against Heidegger, I claim that such exclusion of the subjective and sensible dimension of imagination in the Kritik der reinen Vernunft is due to the fact that in 1787 Kant had found a new place to tackle this question within the general framework of the critical foundation of metaphysics, namely, the Kritik der Urteilskraft. (shrink)

San Pedro de Alcántara destaca por su vida de profundización en la vida contemplativa y mística. Un ejemplo palpable de esta actitud la encontramos su Tratado de Oración y Meditación. En esta reflexión realizamos una lectura filosófica de un párrafo de la meditación del primar día de esta obra alcantarina. Desde la antropología existencial, el autor del Tratado nos invita a la contemplación de uno mismo, para llegar a la trascendencia y la alteridad que deja su huella en lo más (...) profundo del ser personal. Saint Pedro of Alcántara stands out for his enthusiasm for a comtemplative and mystical life. A very good instance of his disposition towards this can be found in his “Tratado de Oración y Meditación”. In this reflection we can interpret philosophically a paragraph from this particular work, which deals with meditation on the first day, that is to say, on Monday. By means of existential anthropology, the author invites us to look thoroughly into ourselves so that we can reach a transcendental state which will mark our inner self. (shrink)

William Molyneux was born in Dublin, studied in Trinity College Dublin, and was a founding member of the Dublin Philosophical Society (DPS), Ireland’s counterpart to the Royal Society in London. He was a central figure in the Irish intellectual milieu during the Early Modern period and – along with George Berkeley and Edmund Burke – is one of the best-known thinkers to have come out of that context and out of Irish thought more generally. In 1688, when Molyneux wrote the (...) letter to Locke in which he posed the now famous question about a man born blind made to see, he was an active member of the DPS and was on familiar terms with several other key figures in Irish philosophy at the time. For the most part, Irish thinkers in the seventeenth and eighteenth centuries answered “no” to Molyneux’s question of whether a blind man made to see could distinguish, by sight alone, between a cube and a sphere. (shrink)

This article analyses the nature of mental imagery in metaphoric thought as envisaged by the contemporary theory of metaphor in Cognitive Linguistics (Lakoff, Cambridge University Press, 1993). Our study of metaphor in the field of marine biology draws on two crucial aspects of mental imagery, namely dynamicity and pervasiveness. Image metaphors and behaviour-based metaphors have generally been regarded as two different types of resemblance metaphor. In our view, the dynamicity of certain mental images highlights inherent similarities between these two types (...) of metaphor, and makes the differences between them more apparent than real. For this reason, we propose a more refined description of resemblance metaphors in terms of the static or dynamic nature of the mental images underlying them. Our study also underlines the fact that mental images permeate all classes of metaphor, and that the pervasiveness and dynamicity of mental images affords insights into both resemblance metaphors and non-resemblance metaphors. (shrink)

Frente al déficit de visión territorial a escala nacional, que devele el patrón de los conflictos ambientales vigentes en Chile, se propone la construcción de un índice sintético de vulnerabilidad social, con soporte en la unidad de análisis político-administrativa de administración local, junto a la localización de los conflictos ambientales denunciados por ONG’s. Ello posibilitará estudiar la relación espacial existente, de modo de determinar qué perfil de unidades territoriales soportan mayor carga de externalidades negativas generadas por proyectos de inversión privada. (...) Asimismo, el planteamiento adoptado posibilita cuantificar los niveles de justicia ambiental en el país. (shrink)